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La maison Issey Miyake a annoncé le décès de son fondateur, survenu le 5 août dernier. Pendant un demi siècle de carrière, le créateur japonais aura durablement marqué de son empreinte le monde du luxe. Et il aura largement contribué à renforcer les liens entre le luxe occidental et l’Asie.
« C’est le coeur lourd que nous devons vous informer qu’Issey Miyake, designer et fondateur du Miyake Design Studio et du groupe Issey Miyake, nous a quitté le 5 août 2022 dans un hôpital de Tokyo entouré de ses plus proches amis et collaborateurs. » Le communiqué de la maison Issey Miyake est à l’image de son fondateur : tout en sobriété. Car si le créateur de 84 ans était une des figures les plus respectées et admirées du monde de la mode, il était aussi l’un des plus discrets.
Un créateur formé à Paris
Né à Hiroshima et formé à l’université des beaux arts de Tama, à Tokyo, c’est en France qu’Issey Miyaki a véritablement découvert le monde du luxe. Le jeune créateur japonais s’installe à Paris en 1965. Là, il étudie à l’école de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne. Et il fait ensuite ses premières armes au sein de maisons de prestige. Il passe ainsi par les ateliers créatifs de Guy Laroche avant d’être engagé comme assistant designer chez Givenchy.
Issey Miyaki poursuit ensuite sa carrière de l’autre côté de l’océan Atlantique. Brièvement installé à New-York, il se familiarise avec l’essor de la pop culture de la fin des années 1960. Et il est au coeur du développement du prêt-à-porter premium, un marché qui va durablement révolutionner l’industrie du luxe.
Issey Miyaki : maison de luxe japonaise
Après les années de formation en Occident, c’est sur ses terres du Japon qu’Issey Miyaki revient au début des années 1970. Son projet : fonder une maison de mode japonaise, émancipée de toute étiquette et prônant une esthétique résolument moderne. Dès les premières collections, le style épuré à l’élégance sobre fait mouche. Et devient la marque de fabrique d’une maison qui ne tardera pas à s’imposer comme une des marques incontournables du luxe contemporain.
Inspiré par le riche patrimoine des maisons de luxe françaises, Issey Miyake a à coeur de développer une marque douée de sa propre personnalité. Si le créateur japonais installe un imaginaire fort, teinté d’une poésie personnelle, il porte aussi une ambition économique. A la fin des années 1980, il signe un partenariat avec un autre acteur majeur du luxe au Japon : le groupe de cosmétiques Shiseido. Ensemble, ils développent une ligne de parfums Issey Miyake. La réussite est au rendez-vous dès 1992 avec le lancement du parfum signature L’eau d’Issey.
L’héritage d’un créateur unique
Le créateur Issey Miyake avait officiellement pris sa retraite en 1997. Mais depuis, il continuait d’exercer un rôle officieux au sein de la direction artistique de sa maison. Il supervisait chaque nouvelle collection imaginée par le studio créatif de sa marque.
Depuis une vingtaine d’années, il a pu constater le développement de sa marque, désormais implantée à l’international avec 136 points de vente. Issey Miyake aura également pu prendre la mesure de son héritage esthétique grâce aux différentes rétrospectives et expositions consacrées à son travail. Plusieurs de ses créations phares, y compris le col-roulé noir imaginé pour son ami Steve Jobs, sont désormais des icônes populaires. Et la maison Issey Miyake a contribué à faire rayonner la création japonaise au coeur de l’industrie mondiale du luxe.
Quel avenir pour la maison Issey Miyake ?
Le groupe Issey Miyake recouvre plusieurs lignes de produits : le prêt-à-porter féminin et masculin, ainsi que des collections de maroquinerie, d’horlogerie et de parfumerie. C’est la maison mère Issey Miyake qui pilote l’ensemble de ces activités. Et le fondateur de la marque a toujours eu à coeur de maintenir son indépendance.
Aucune information n’a pour l’instant filtré quant à l’avenir de la marque. Le studio créatif demeure en fonction. Et étant donné la bonne santé financière du groupe, aucun changement drastique de stratégie ne devrait avoir lieu malgré le décès du fondateur.
