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Les Carnets du Luxe vous présentent Sherifa, une jeune designer pleine d’optimisme. Avec sa marque Pinky, elle lie sa double culture égyptienne et française pour créer des vêtements qui répandent de la positivité à travers les couleurs. Elle nous a reçu dans son appartement au cœur du Marais.
Les Carnets du Luxe : Pourquoi avoir baptisé votre marque Pinky, et quelle est son ambition ?
Sherifa : Avant d’être le nom de ma marque, c’est avant tout mon surnom ! A vrai dire, je n’ai pas encore lancé ma marque officiellement, mais c’est mon objectif pour cette année. Le concept de Pinky repose sur la liaison de ma culture égyptienne et française, et de créer des vêtements qui plaisent à notre génération tout en répandant de la positivité et de l’optimisme. J’associe des pièces luxueuses au prêt-à-porter et à la maille. Mes inspirations viennent de partout, mais je suis particulièrement influencée par les années 90 et 2000, la musique et l’excentricité de cette époque. Elles représentent une source d’inspiration constante pour moi. La mode est mon meilleur moyen d’expression, me permettant de mélanger motifs, couleurs et formes pour raconter une histoire, ma propre histoire, à travers mes créations. C’est une forme d’autothérapie pour moi. La thérapie par les couleurs m’a été d’une grande aide durant mon enfance, lorsque j’ai traversé une période d’anxiété qui a affecté ma créativité et mon plaisir de vivre. Les couleurs m’ont aidé à devenir la personne que je suis et m’ont redonné le sourire. C’est ce que je veux transmettre : la beauté de la vie, à travers les couleurs. C’est mon ADN.
@Aïssata Haïdara
LCDL : Parlez-nous de votre parcours dans le domaine de la mode et de vos ressentis en tant qu’étudiante.
Sherifa : J’ai grandi en Égypte et je suis venue à Paris, capitale de la mode, après avoir obtenu mon baccalauréat en sciences économiques et sociales. N’ayant pas d’école de mode en Égypte, j’ai intégré l’école ESMOD pour une licence en design et création textile. Les deux premières années ont été difficiles, en tant qu’étrangère à Paris et dans une école de mode exigeante, avec la pression de réussir imposée par le corps enseignant. En particulier par les professeurs, qui ne formulent pas toujours leurs critiques de la meilleure manière. Cela peut affecter la confiance en soi et la créativité des étudiants. Bien que les critiques soient essentielles pour progresser, j’estime qu’elles doivent être constructives. Cependant, en troisième année, j’ai ressenti un soutien beaucoup plus fort de la part de mes professeurs. Nous nous sommes rapprochés de ce que nous voulions offrir au monde de la mode, et nos enseignants étaient plus aptes à nous guider dans cette voie. J’aspire à ce que cet apprentissage perdure de manière pérenne et à instiller un changement dans l’industrie de la mode, en ouvrant les esprits à de nouvelles perspectives.
J’ai choisi de me spécialiser en prêt-à-porter et j’ai réalisé ma première collection intitulée « The World is Yours ». Étant dans une classe où les spécialités se mélangeaient, j’ai demandé à une amie spécialisée en maille de m’apprendre, fascinée par le processus de création. J’ai ainsi inclus quelques pièces en maille dans ma collection. J’aime mélanger les techniques, du tricot aux appliqués et aux imprimés, pour ajouter du relief à mon travail.
@Aïssata Haïdara
LCDL : Quels sont vos objectifs pour l’avenir ?
Sherifa : Mon objectif principal est de lancer ma marque en tant qu’auto-entrepreneuse à la fin de mes études en master. Pour le moment, je suis encore curieuse d’apprendre de nouvelles techniques et savoir-faire, je préfère prendre mon temps avant de me lancer complètement. J’aime faire les choses au moment opportun et ne rien laisser au hasard ! Cette année, je commence à me mettre en relation avec de petits ateliers à Paris afin de m’accompagner dans mes futurs projets. Bien que j’aie réalisé ma dernière collection entièrement, j’aimerais laisser plus de place à ma créativité et voir plus grand, d’où mon orientation vers ces ateliers. J’aimerais également continuer à créer des pièces pour des artistes, les laisser dans des bureaux de presse et rendre mon travail et son message accessibles à ceux qui s’y reconnaissent. Ce qui me touche le plus, c’est lorsque mes créations plaisent à quelqu’un, peu importe l’âge. Si voir du Pinky dans la rue apporte un peu de gaieté, cela me remplit de joie. J’aimerais aussi encourager les personnes plus âgées à porter des couleurs, à s’amuser et à se libérer des chaînes de la société.
@Aïssata Haïdara
LCDL : Une de vos robes a été vue sur scène et vous avez fait l’objet d’une publication dans un magazine. Parlez-nous de ces expériences.
Sherifa : J’ai entièrement créé et dessiné cette robe, qui était rose comme mon surnom. L’équipe de Lyna Mahyem est venue vers moi après avoir vu mes créations sur Instagram en octobre dernier. J’ai été ravie de mettre ma création au service de cette artiste. Cette tenue a également participé à un projet d’étudiants en événementiel qui créaient un magazine. Ils m’ont contactée via les réseaux sociaux et j’ai bien évidemment accepté, ayant moi-même recherché des collaborations pour mes shootings. Il est important que nous nous entraidions en tant que porte-parole de la nouvelle génération. Ensemble, nous pouvons évoluer et accomplir de belles choses. Cette collaboration a abouti à une double page dans The Original’s Magazine. C’était une belle opportunité et une revanche sur certains qui ne croyaient pas en mon travail !
@Aïssata Haïdara
LCDL : Quel conseil donneriez-vous aux jeunes créateurs ?
Sherifa : Ne jamais considérer un « non » comme une réponse définitive, continuer à être déterminé dans ses objectifs, ne rien lâcher malgré les difficultés, rester optimiste même face aux avis défavorables et surtout rester soi-même en étant bien dans sa peau.
LCDL : Selon vous, qu’est-ce que le luxe ?
Sherifa : Le luxe, pour moi, est avant tout synonyme de bien-être intérieur et mental. Être bien dans sa peau et dans sa tête, s’entourer de bonnes personnes est primordial. L’aspect matériel est secondaire.
@Aïssata Haïdara
LCDL: Pouvez-vous nous donner une information en exclusivité ?
Sherifa : Ma nouvelle collection intitulée « The Space is Yours » sortira en décembre. Elle sera la continuité de ma collection précédente, « The World is Yours ». J’espère que cette nouvelle vague d’ondes positives plaira et ouvrira la voie à de nouveaux accomplissements pour Pinky.
@Aïssata Haïdara
Propos recueillis par Charlie Boutemy
