« Le Grand Jardin », seule propriété privée de l’île Sainte-Marguerite et domaine historique de la baie de Cannes a rejoint le portefeuille de la société suisse de tourisme de luxe Ultima Capital, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
Mise en vente au prix de 45 millions d’euros selon le quotidien Nice-Matin, « Le Grand Jardin » appartenait depuis une dizaine d’années à un magnat indien, Vijay Mallya.
Elle s’est vendue en toute discrétion « à la barre du tribunal de commerce dans le cadre d’un règlement judiciaire » et à l’insu de la municipalité, selon la mairie de Cannes.
Une opération critiquée par la gauche cannoise qui y voit le symbole de la fuite en avant de Cannes dans le tourisme de luxe, parlant d’un projet « privé, élitiste et anti-écologique » et exigeant le retour de la propriété dans le domaine public pour que « l’accès à la beauté et à la nature ne (soit) pas réservé à une caste d’hyper riches », selon le mouvement Génération-s.
« C’est la énième cession de ce site et (il) a toujours été fermé au public », s’est défendu au dernier conseil municipal le maire LR David Lisnard. « Il n’y aura pas d’hôtel! », a-t-il assuré, rappelant que le Plan local d’urbanisme l’interdisait.
La propriété, qui pourra cependant être louée, dès le prochain festival de cinéma de Cannes selon Nice-Matin, s’étend sur environ 1,3 hectare protégé par un mur d’enceinte datant du 17e siècle.
Elle abrite une villa principale, une autre maison, une tour de guet et un jardin botanique classé comme « remarquable », ainsi qu’une piscine et un héliport.
« Une fois rénovée, Le Grand Jardin sera l’une des destinations les plus exclusives de la Côte d’Azur (…) et offrira une douzaine de chambres (…) Un bateau, de cinéma de plein-air et une clinique esthétique complèteront la gamme de services offerts », a vanté Ultima Capital, dans un communiqué.
Les implantations de cette société se lisent comme le bottin des lieux de villégiatures des plus fortunés: Gstaad, Crans-Montana, Genève (Suisse), Courchevel, Megève (France) et Corfou (Grèce), avec au total 42 hôtels, résidences, chalets, villas et emplacements.
« La ville n’aurait pas pu investir une telle somme dans l’acquisition d’un bien de ce type, sachant que d’autres priorités existent en matière de politique sociale et de projets de requalification de l’espace public », a également fait savoir vendredi la mairie.