|
|
|
|
Maria Grazia Chiuri fait son grand retour chez Fendi. L’ancienne directrice artistique de Dior et figure emblématique de la mode contemporaine renoue ainsi avec la maison de ses débuts. Ce choix, officialisé le 14 octobre 2025, illustre à la fois la continuité de sa carrière et les ambitions stratégiques de LVMH. Car le groupe propriétaire de la maison romaine entend bien faire de Fendi un moteur de croissance en 2026.
Maria Grazia Chiuri, un talent made in Italy
Maria Grazia Chiuri débute sa carrière chez Fendi. C’est là qu’elle apprend les rouages de la création dans une maison emblématique de la couture italienne. La particularité de la marque ? Elle s’est développée grâce à cinq femmes, cinq sœurs visionnaires. Et ce premier passage chez Fendi contribue à définir chez Chiuri la mode comme un univers où l’artisanat et l’innovation coexistent. Et où le style peut devenir un vecteur de culture et de narratif puissant.
Après cette première expérience, Maria Grazia Chiuri poursuit sa carrière dans un autre bastion du luxe italien. Pendant plusieurs années, elle co-dirige la création des collections Valentino aux côtés de Pier Paolo Piccioli. Une expérience décisive pour la mener ensuite à la tête de l’une des maisons les plus prestigieuses au monde.
Les années Dior
À la tête de Dior, Maria Grazia Chiuri s’est illustrée par une approche radicalement moderne du luxe. Mais une modernité définie par ses propres standards. Exit les silhouettes trop conceptuelles de Raf Simons. Non au spectaculaire de John Galliano. La créatrice romaine transforme la maison pour renouer avec la pertinence culturelle qui lui faisait alors cruellement défaut. Dans ses collections, elle intègre des messages engagés, notamment sur le féminisme, mais sans jamais dénaturer l’ADN historique de Dior. Ses défilés et ses campagnes rassemblent une nouvelle génération de clientes autour d’un lien émotionnel puissant, qui mêle héritage, style contemporain et prise de parole sociale.
Le tour de force ? Maria Grazia Chiuri consolide la présence médiatique de Dior tout en assurant sa performance commerciale. Elle intègre le Book Tote Bag, devenu un best-seller. Et elle se pose comme l’une des rares figures de la mode à combiner l’audace créative avec l’intelligence stratégique.
Fendi : une histoire de femmes qui se poursuit
Bien que leurs parents aient fondé Fendi, ce sont bien Carla, Paola, Anna, Franca et Alda, les cinq filles du couple, qui ont fait de la maison romaine l’une des références du luxe italien. Dès 1965, Carla, en charge de la stratégie commerciale, décide d’engager un jeune styliste encore méconnu : Karl Largerfeld. Il n’oubliera jamais le rôle décisif de ce premier poste important dans la suite de sa carrière. Et jusqu’à son décès, Lagerfeld demeurera le directeur artistique de Fendi.
Malgré tout, ce sont bien les femmes qui donnent le ton chez Fendi. Et Silvia Venturini-Fendi, la fille d’Anna, est la troisième génération à avoir travaillé au succès de l’entreprise. En 1997, elle imagine le sac Baguette, qui devient l’un des it-bags incontournables du début des années 2000. Et qui reste à ce jour un best-seller de la marque.
Mais Fendi est désormais dans un moment stratégique. A la fin de la dernière Fashion Week de Milan, Silvia Venturini-Fendi a annoncé qu’elle quittait ses fonctions créatives. Elle laisse ainsi le champ libre pour une nouvelle génération. Qui mieux qu’une créatrice romaine pouvait lui succéder ? Pourtant, le mandat de Maria Grazia Chiuri à la tête de Fendi commence dans un climat tendu. Car la maison italienne se trouve fragilisée sur le marché international, dans un contexte de ralentissement des ventes. Sa mission sera donc de renouer avec la croissance. Et LVMH semble convaincu qu’elle est la femme de la situation.
Maria Grazia Chiuri chez Fendi : le pari de LVMH
La date de nomination de Maria Grazia Chiuri chez Fendi ne doit rien au hasard. En effet, dans les tous prochains jours, LVMH doit publier ses résultats financiers du troisième trimestre 2025. Et les observateurs s’attendent déjà à un recul des ventes. En l’état actuel du marché du luxe, le géant français se doit donc de réagir. Et de bien placer ses talents internes pour relancer les ventes en 2026.
Le choix de Maria Grazia Chiuri doit donc se comprendre comme un arbitrage stratégique. LVMH ne peut plus dépendre uniquement de Louis Vuitton et Christian Dior, ses deux locomotives financières. Il doit désormais faire en sorte de renouer avec la croissance à travers chacune de ses maisons. Avec Chiuri, LVMH dote Fendi d’une créatrice expérimentée, capable de réinventer la maison sans trahir son identité. Mais surtout capable de renforcer la compétitivité de la marque au sein d’un marché du luxe instable et plus exigeant que jamais.
La première collection de Maria Grazia Chiuri chez Fendi est attendue en février 2026.
À lire aussi :
