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Givenchy enrichit sa ligne de parfum féminin phare avec L’Interdit Parfum. Cette nouvelle interprétation se veut plus dense et plus lumineuse. Et elle montre la capacité de Givenchy à s’adapter dans un marché déjà saturé de déclinaisons. Plus qu’un simple exercice de variation olfactive, Givenchy souhaite renforcer sa franchise L’Interdit avec un nouveau jus mieux aligné avec les attentes de ses clientes. Analyse d’un lancement qui mise sur la sophistication plutôt que sur la rupture.
Une évolution maîtrisée de L’Interdit
Depuis son relancement en 2018, L’Interdit s’est imposé comme le best-seller de la parfumerie féminine Givenchy. Sa structure florale blanche associée à un fond sombre de patchouli et de vétiver a permis à la maison de construire un discours clair. Celui d’une féminité élégante, transgressive sans provocation.
Fin septembre, la maison parisienne a sorti une nouvelle déclinaison : L’Interdit Parfum. Une nouvelle expression qui ne rompt pas avec cette grammaire olfactive. Au contraire, Givenchy en affine les contours. L’introduction d’un Absolu de Mimosa, rare et lumineux, modifie subtilement l’équilibre du bouquet blanc iconique. Là où certaines déclinaisons passées exploraient la tension ou l’intensité (Rouge, Intense), cette nouvelle version travaille la texture et la profondeur par la lumière.
Le choix des baumes précieux inscrit clairement le parfum dans une esthétique plus enveloppante, presque méditative. Il ne s’agit pas d’un parfum démonstratif, mais plutôt d’un parfum qui évoque l’intimité. Cette orientation répond à une attente forte du marché post-2020. Car les clientes attendent des fragrances plus rassurantes, plus sensorielles, sans basculer dans le gourmand ou l’excès sucré.
D’un point de vue stratégique, L’Interdit Parfum agit donc comme un point d’équilibre dans la gamme. Il ne concurrence pas frontalement l’Eau de Parfum originelle. Mais il propose une montée en gamme cohérente pour des consommatrices déjà acquises à l’univers Givenchy.
En 2025, la parfumerie de luxe a passé un cap
Cette année aura été celle d’une double tension pour la parfumerie féminine de luxe. D’un côté, une inflation des lancements et des éditions limitées de best-sellers déjà bien connus. Et de l’autre, la fatigue perceptible face à des signatures parfois trop gourmandes ou trop démonstratives. Dans un tel contexte, Givenchy vise juste grâce à L’Interdit Parfum.
À 119 € pour 50 ml, le parfum se situe dans un segment premium compétitif. Mais il ne cherche pas pour autant à basculer dans l’ultra-luxe ou le parfum de niche. Ce positionnement prix renforce son rôle stratégique. L’Interdit Parfum doit devenir la version la plus sophistiquée de L’Interdit. Celle que l’on choisit comme cadeau de fin d’année, ou comme signature olfactive plus mature.
Face à ses concurrents directs (J’adore L’Or chez Dior, Libre Absolu chez Saint Laurent ou certaines propositions ambrées de Chanel), Givenchy adopte une posture intermédiaire. Ni solaire éclatant, ni oriental gourmand, L’Interdit Parfum revendique une sophistication feutrée, presque introspective. C’est un choix moins spectaculaire, mais plus durable en termes d’image de marque.
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