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Le jeudi 11 septembre, la Fashion Week de New York 2025 lancera ses premiers défilés. Et cette saison s’avère particulièrement importante pour les maisons de luxe américaines. Car cette année, tous les yeux sont braqué sur Paris. La capitale de la mode s’apprête à vivre ce que certains éditorialistes qualifient déjà de « Fashion Week du siècle ». Dans un tel contexte, les marques américaines n’ont d’autre choix que d’élever leur niveau pour ne pas être décrochées par Paris et Milan, également en pleine réinvention. Et à l’heure où le luxe est obsédé par le savoir-faire traditionnel, la Fashion Week de New York 2025 devra prouver que la couture américaine a, elle aussi, des atouts à faire valoir.
Entre modernité et héritage : une équation américaine
La mode new-yorkaise s’est toujours construite sur une énergie propre. Elle est à la fois pragmatique, contemporaine et résolument audacieuse. C’est elle qui a imposé une nouvelle idée de la garde-robe urbaine. Elle qui a servi de tremplin au sportswear dans le monde du luxe. Et elle encore qui a défendu des valeurs d’inclusion et un rapport décomplexé au corps.
Mais en cette saison 2025, l’équilibre des forces entre les différentes Fashion Weeks n’existe pas. Les grandes maisons européennes, Paris en tête, réaffirment leur leadership. Et elles cultivent leur légitimité par l’artisanat et la mise en avant de savoir-faire centenaires. Les créateurs américains doivent y répondre en revendiquant leur ADN moderne et l’exigence de leur propre histoire patrimoniale. On a déjà pu en avoir un avant-goût avec la campagne estivale de Ralph Lauren. Les maisons américaines, si elles ne sont pas centenaires, comptent bel et bien répondre à Paris et Milan.
Les têtes d’affiche de cette Fashion Week New York 2025
Parmi les noms attendus, la Fashion Week de New York 2025 ne manque pas de talents singuliers. Notamment Prabal Gurung, qui promet un défilé résolument engagé, fidèle à sa vision d’une mode inclusive et politique.
Les amateurs de mode urbaine scruteront aussi avec intérêt la nouvelle collection Off-White. Le label fondé par Virgil Abloh, aujourd’hui décédé, cherche à prouver que l’innovation stylistique américaine peut rivaliser avec l’avant-garde parisienne.
Du côté des marques plus établies, Michael Kors, ambassadeur d’un chic accessible et solaire, mise sur son influence historique. Quant à Calvin Klein, la marque revient sur le devant de la scène avec l’ambition de réaffirmer son identité iconique, entre minimalisme et sensualité.
L’épreuve de la reconnaissance internationale
Si New York conserve un rôle stratégique en matière de tendances et d’influence culturelle, elle fait pourtant face à une fuite symbolique de talents. En effet, The Row, la marque sensation, a choisi de défiler à Paris. Et Caroline Herrera présentera sa collection à Madrid le 18 septembre prochain.
Autant de choix qui illustrent le prestige intact, et même renforcé, du calendrier européen. Pour les maisons américaines, le défi est donc clair. Elles doivent transformer leur image de labels contemporains en véritables références patrimoniales si elles veulent rivaliser avec les bastions historiques du luxe.
Une carte maîtresse : l’inclusivité
L’un des atouts majeurs de New York, c’est que la Fashion Week conserve sa capacité à incarner l’esprit de son époque. Diversité des castings, engagement en faveur d’une mode plus responsable, questionnement des standards de beauté… Autant de problématiques que les marques américaines maîtrisent mieux que les autres. Et qui contribuent à leur offrir un avantage concurrentiel face aux maisons européennes, souvent plus conventionnelles.
Dans un secteur qui se nourrit de récits culturels autant que de savoir-faire précieux, cette force narrative pourrait bien être l’atout le plus précieux pour exister face à Paris et Milan.
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