Dans un monde du luxe dominé par les groupes européens, et notamment français (Kering, LVMH) et suisses (Richemont) qui détiennent de nombreuses marques, les holdings américaines paraissent davantage spécialisées, si l’on pense à Estée Lauder (beauté) ou PVH (mode).
Mais un acteur innovant a affirmé sa volonté de constituer à son tour un grand pôle multisecteurs et multimarques. Par l’acquisition, pour 8,5 milliards de dollars, de Capri Holdings, Tapestry entend changer d’échelle.
Le groupe, qui détenait jusqu’alors Coach en maroquinerie, Kate Spade en mode ou encore Stuart Weitzman, vient donc de mettre la main sur Jimmy Choo, Versace et Michael Kors. Soit trois grandes maisons nées outre-Atlantique et qui constituent une vraie montée en gamme par rapport au portefeuille initial de la firme.
Avec ses nouvelles marques, Tapestry va axer sa stratégie sur l’expansion internationale : c’est notamment vers l’Asie que la vie des grands groupes de luxe mondiaux se joue ces derniers temps. Si Tapestry y est déjà présente, les griffes anciennement sous l’enseigne Capri pourront profiter de nombreuses synergies de leurs installations futures dans cette zone géographique.
Face à LVMH, et ses 79 milliards de revenus, le chiffre d’affaires cumulé de Capri Holdings et de Tapestry en 2022 ne pesait « que » 12 milliards de dollars. De nouvelles acquisitions et une stratégie de croissance importante devront donc encore être accomplies pour que les titans américains rivalisent avec les géants européens.