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Du 29 octobre au 2 novembre, Lagos accueille la 15e édition de sa Fashion Week. Un événement qui symbolise le dynamisme créatif et l’essor commercial de la mode africaine. Entre jeunes talents, durabilité et ambitions économiques, cette édition 2025 de la Fashion Week de Lagos illustre bien comment le continent africain devient un marché stratégique pour le luxe.
15 ans de rayonnement pour la mode africaine
Depuis sa création, la Lagos Fashion Week a su s’imposer comme une plateforme incontournable pour les talents africains. A tel point qu’elle contribue désormais activement à transformer l’image de la mode du continent sur la scène internationale.
En l’espace de quinze ans, l’évènement a favorisé l’émergence de nouveaux créateurs, soutenu l’innovation dans les textiles. Mais il a aussi et surtout permis à l’industrie locale de dialoguer pour créer des synergies et structurer un marché de la mode africaine plus ambitieux. Cette édition 2025 marque donc un jalon symbolique. C’est l’occasion de célébrer ce que Lagos a déjà accompli en tant que hub stratégique pour les marques et investisseurs sur le marché du luxe en Afrique.
Créateurs emblématiques de l’édition 2025
Au total, ce sont plus de 80 créateurs et labels qui sont présents à la Lagos Fashion Week 2025. Un panel large, qui représente bien le dynamisme de la création dans la mode africaine. Et qui permet également de mieux appréhender la variété des esthétiques proposées, entre tradition et modernité radicale.
Parmi les talents à suivre cette année, on retrouve :
Garbe : après avoir été révélée par le programme Green Access 2024, le label Garbe revient cette année sur le podium principal pour présenté une collection qui allie fonctionnalité et durabilité.
Oshobor : reconnu pour ses designs expressifs et son narratif inspirant, Oshobor explore les textures autour de silhouettes qui s’attachent à proposer une mode fluide, ancrée dans une esthétique contemporaine.
JZO : cette marque de menswear met l’accent sur la précision des coupes et l’attachement à l’identité. Elle repousse notamment les limites de la confection, tout en restant fidèle à l’artisanat nigérian.
Fruché : la marque est l’un des noms désormais incontournable dans le paysage de la mode africaine. Sa dernière collection, Shameless, s’est notamment fait remarquée pour son discours autour de la célébration du corps et du rapport à la nudité, émancipée de toute connotation morale. Un esprit body-positif qui s’incarne par des jeux de transparence, des décolletés maîtrisés et des coups inspirées par la tradition de l’habillement dans les tribus.
Jewel Jemila : la jeune marque incarne une féminité moderne à travers des coupes précises, des couleurs audacieuses et un style qui conjugue l’élégance intemporelle avec une créativité singulière.
Awa Meité : la marque se positionne à la croisée du travail sur le matériau, les sens et la mémoire. Ses collections racontent l’histoire à travers le coton tissé à la main et les teintures naturelles, pour mieux mêler l’héritage de l’artisanat malien avec les enjeux actuels de durabilité.
Green Access et le prix Earthshot : la durabilité et l’innovation au cœur de Lagos Fashion Week 2025
Cette édition 2025 met l’accent sur la durabilité avec le programme Green Access. Il s’agit d’un accélérateur destiné aux jeunes designers engagés dans la mode responsable. L’initiative combine sessions virtuelles et résidence physique, pour offrir aux créateurs africains un cadre adapté au développement de leurs projets. Le tout en respectant des standards environnementaux élevés.
Cette orientation en faveur d’une mode durable a contribué à faire de Lagos Fashion Week l’un des finalistes du Earthshot Prize 2025 dans la catégorie « Build a Waste-Free World ». Une distinction qui renforce un peu plus la place singulière et engagée de Lagos par rapport aux autres Fashion Weeks.
Une Fashion Week engagée : business, droit et santé mentale
En parallèle des présentations de collection, l’édition 2025 de la Fashion Week de Lagos se positionne sur plusieurs leviers stratégiques pour accompagner les talents. De la chaine de production à la protection juridique des marques, mais aussi avec la question de la santé mentale des créateurs, tout l’écosystème de la mode africaine est analysé par les experts.
Du coton au podium : libérer la valeur ajoutée des chaînes textiles africaines
Cette session réunit les intervenants d’un secteur clé pour explorer comment la supply chain textile africaine peut mieux répondre aux enjeux de durabilité. Pour comprendre les leviers économiques et écologiques à l’œuvre, la discussion regroupe des personnalités de premier plan de la mode locale.
Oroma Itegboje est la directrice du label This is Us, qui est désormais l’une des marques de référence sur le marché de la mode premium en Afrique. Elle s’intéresse notamment à valoriser le savoir-faire africain dans la production actuelle.
Eme Bassey, spécialiste des problématiques de supply chain, est aussi conseillère auprès du ministère de l’industrie du Nigéria. Elle partage son expertise sur la production locales et les stratégies de développement industriel.
Osam Iyahen est Senior Director et Head of Transport & Logistics pour Africa Finance Corporation. il aborde les enjeux logistiques et financiers liés à la distribution des textiles produits en Afrique.
Ozzy Etomi est la cofondatrice et directrice commerciale de Dye Lab. Sa marque s’est développée en transformant la créativité en véritable levier business, notamment grâce à l’adoption de pratiques durables.
En complément, une autre session est prévue, entièrement consacrée à l’évolution de la fabrication des tissus au Nigéria. L’objectif est d’aborder les enjeux de préservation culturelle des savoir-faire traditionnels. Mais il s’agit aussi d’encourager la réinvention des techniques ancestrales pour favoriser l’innovation dans la fabrication textile au Nigéria.
Mode et droit : mieux protéger les marques de mode africaines
La question de la protection juridique des marques n’a jamais été aussi importante dans l’univers de la mode. Et pour cause, la progression constante des contrefaçons inquiète les autres capitales de la mode. Lagos apporte des éléments de réponse, et l’édition 2025 de la Fashion Week a décidé de placer les problématiques juridiques au cœur de plusieurs conférences.
Une session sera ainsi consacrée à la protection de la créativité par la loi pour favoriser la construction de marques africaines solides. L’objectif ? Examiner comment les cadres juridiques peuvent soutenir la propriété intellectuelle et le développement des maisons africaines. Un élément crucial pour rassurer les investisseurs et les partenaires internationaux.
Dans une autre conférence, il sera aussi question de mieux comprendre les éléments qui permettent de construire des marques de modes internationales. Une session qui en dit long sur les ambitions des jeunes labels africains, qui visent désormais des marchés en Occident et en Asie. Cette intervention sera donc l’occasion de définir les aspects juridiques et commerciaux pour faire passer une marque africaine à l’international. Un enjeu de premier plan pour assurer la visibilité et la conquête de la mode africaine hors du continent.
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