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L’avenue Montaigne poursuit sa mue. Selon des informations révélées par le média américain Women’s Wear Daily (WWD), Cartier et Van Cleef & Arpels envisagent de nouvelles implantations sur cette artère ultra-prime du Triangle d’Or, renforçant un mouvement déjà à l’œuvre : la montée en puissance de la joaillerie dans le paysage du retail de luxe parisien. Les deux maisons rejoindraient ainsi Harry Winston et Tiffany & Co., déjà installées sur ce segment stratégique, confirmant l’attractivité croissante de Montaigne pour les acteurs de la haute joaillerie.
L’avenue Montaigne : un bastion de la couture en pleine mutation
Longtemps, l’avenue Montaigne a été dominée par les grandes maisons de couture. Jusqu’à imposer comme l’un des symboles du luxe parisien contemporain. Dior, Chanel, Hermès ou encore Saint Laurent y ont bâti des flagships spectaculaires. Et la couture s’est donc affirmée comme le pilier historique de l’identité de la rue. Pourtant, l’intérêt croissant des joailliers pour cet axe marque une évolution significative de l’équilibre économique du quartier.
Cette dynamique s’inscrit dans un contexte plus large. Car la joaillerie figure aujourd’hui parmi les segments les plus résilients de l’industrie du luxe. Produits à forte valeur intrinsèque, souvent associés à des logiques de patrimoine, d’investissement ou de transmission, les bijoux répondent aux attentes d’une clientèle internationale fortunée, en quête de stabilité et de sens dans ses achats. Dans un environnement économique plus incertain, cette dimension patrimoniale constitue un atout de poids.
Pour des maisons comme Cartier et Van Cleef & Arpels, une implantation sur l’avenue Montaigne présente un double intérêt. D’un côté, elle permet de renforcer la visibilité auprès d’une clientèle globale, logée dans les palaces environnants et habituée à parcourir les grandes artères du Triangle d’Or. De l’autre, elle offre une alternative stratégique à la place Vendôme, berceau historique de la haute joaillerie. Il s’agit aussi d’inscrire les maisons dans un environnement plus transversal, où se croisent couture, joaillerie, hôtellerie de luxe et expériences retail haut de gamme.
La couture face à l’essor de la joaillerie : rivalité ou rééquilibrage ?
L’arrivée renforcée des joailliers sur Montaigne soulève néanmoins une question de fond. La couture doit-elle s’inquiéter de cette montée en puissance ? Plus qu’une rivalité frontale, il s’agit plutôt d’un rééquilibrage progressif. En effet, la couture conserve un rôle central en termes d’image et de création. Mais elle se trouve aujourd’hui challengée par des catégories de produits capables de générer des chiffres d’affaires élevés avec des volumes plus maîtrisés. Sans compter une exposition plus limitée au cycle infatigable des tendances.
Si cette cohabitation entre couture et joaillerie devient une réalité en 2026, elle transformera la vocation même de l’avenue Montaigne. Car l’artère deviendrait alors un lieu d’expression privilégié pour des produits de très haute valeur. Une manière pertinente de répondre à une demande accrue pour l’exclusivité, la personnalisation et l’expérience. La présence combinée de maisons de mode emblématiques et de joailliers de premier plan renforcerait alors l’attractivité internationale de l’artère, qui demeure plus que jamais l’une des rues les plus convoitées du luxe mondial.
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