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Cette année encore, Paris confirme son double rôle de capitale culturelle et de centre de la mode mondiale. Et en cette fin d’année, la ville propose une programmation d’expositions à la fois riche en savoir-faire et ancrée dans l’histoire du luxe. Entre rétrospectives de créateurs iconiques et dialogues inédits entre maisons, le patrimoine s’expose au regard des curieux.
La rédaction des Carnets du Luxe liste pour vous les expositions de mode à ne pas manquer à Paris pendant les vacances de Noël 2025.
Rick Owens, Temple of Love – Palais Galliera
L’exposition Rick Owens, Temple of Love est la première grande rétrospective dédiée à l’œuvre du créateur américain à Paris, visible jusqu’au 4 janvier 2026 au Palais Galliera.
Elle retrace son parcours depuis ses débuts à Los Angeles jusqu’à ses collections les plus récentes, avec plus de 100 silhouettes, croquis et archives personnelles.
La scénographie, pensée avec la participation de Rick Owens lui‑même, déploie le parcours dans l’espace du musée. Il déborde jusqu’à sa façade et son jardin, pour incarner l’esthétique radicale du créateur. L’exposition met en avant son travail sur les volumes, les matières recyclées et la déconstruction. Autant de thématiques qui ont influencé sa vision de la couture.
Au‑delà de la simple rétrospective, elle révèle les sources d’inspiration d’Owens, de Huysmans à l’art moderne. Et elle situe son œuvre dans un dialogue entre mode, architecture et art. Cette présentation est une opportunité rare d’apprécier l’impact d’une démarche avant‑gardiste qui a redéfini la couture et le prêt‑à‑porter de luxe. Et elle éclaire l’intersection entre vision créative et narration immersive.
Tisser, broder, sublimer. Les savoir‑faire de la mode – Palais Galliera
Le Palais Galliera propose aussi d’explorer les techniques d’ornementation qui fondent l’identité du luxe textile, du tissage à la broderie en passant par la dentelle.
Cette nouvelle exposition s’organise autour du motif floral. Car ce dernier est omniprésent dans l’histoire du textile depuis le XVIIIe siècle. Et le parcours de visite réunit plus de 350 œuvres issues des collections du musée.
Le parcours met en lumière non seulement les pièces couture et accessoires. Mais il fait aussi la part belle aux échantillons, outils et photographies qui documentent minutieusement les procédés techniques.
L’exposition valorise les métiers d’art souvent invisibilisés : brodeurs, plumassiers, paruriers floraux. Autant de savoir-faire qui participent à l’excellence des maisons de mode. L’histoire de la mode se raconte du textile broché du XVIIIe siècle aux impressions laser contemporaines. Et elle montre comment ces compétences façonnent le caractère et la valeur symbolique des collections.
Ouverte du 13 décembre 2025 au 18 octobre 2026, cette exposition est une ressource pour comprendre les fondations techniques du luxe, au‑delà des silhouettes.
Paul Poiret, la mode est une fête – Musée des Arts Décoratifs
Au Musée des Arts Décoratifs, la rétrospective Paul Poiret, la mode est une fête se poursuit jusqu’au 11 janvier 2026. Elle invite à plonger dans l’univers éclectique du couturier qui libéra la silhouette féminine des corsets au début du XXe siècle.
L’exposition présente plus de 550 œuvres : vêtements, accessoires, arts décoratifs, parfums et documents. Elle explore ainsi la créativité effervescente de Poiret, notamment nourrie par les Ballets Russes, l’art décoratif et la vie mondaine parisienne. Et elle retrace son rôle de pionnier, à la fois stylistique et commercial, qui intégra le parfum, la publicité et l’événementiel au storytelling mode.
L’accrochage met en perspective son influence sur des générations de créateurs, de Dior à des figures contemporaines, soulignant son approche visionnaire du marketing couture. Et la scénographie immersive traverse les années de la Belle Époque aux Années folles, qui révèle ainsi comment Poiret a fait de la mode un phénomène social et culturel.
Ce regard historique montre combien l’audace créative et la transversalité des disciplines ont préfiguré les contours du luxe moderne.
La Collection Dior d’Azzedine Alaïa – La Galerie Dior
À La Galerie Dior, l’exposition La Collection Dior d’Azzedine Alaïa se tient du 20 novembre 2025 au 3 mai 2026. Et elle dévoile pour la première fois plus de 100 pièces Christian Dior issues de la collection personnelle du couturier Azzedine Alaïa. Ces créations, jamais vues auparavant, témoignent de l’admiration d’Alaïa pour Dior dans sa quête inlassable de structures qui donnent vie aux silhouettes.
L’exposition met en lumière la lecture personnelle d’Alaïa. En effet, le couturier a rassemblé ces pièces comme autant de jalons techniques et esthétiques. À travers ces robes, tailleurs et ensembles, le parcours révèle l’architecture interne de la couture Dior. Il donne à voir l’équilibre des volumes, ingénierie des jupons ou encore la richesse des finitions qui ont érigé le New Look de Dior en référence de l’élégance française.
Présentée dans l’écrin de la maison Dior, cette collection dialogue directement avec l’héritage et les codes de la maison. Ce qui offre au visiteur une lecture critique du patrimoine couture.
Azzedine Alaïa et Christian Dior, deux maîtres de la haute couture – Fondation Alaïa
Et pour prolonger le dialogue entre les deux couturiers, la Fondation Alaïa propose une exposition complémentaire. Azzedine Alaïa et Christian Dior, deux maîtres de la haute couture confronte une trentaine de pièces de Dior avec une sélection des créations d’Azzedine Alaïa. Un chassé-croisé esthétique qui remet en perspective l’histoire de la couture moderne.
Cette mise en regard met donc en évidence les correspondances stylistiques et techniques entre deux visions majeures de la couture. L’une portée par l’héritage, et l’autre par l’interprétation personnelle.
Le parcours met l’accent sur la manière dont les structures, volumes et matières dialoguent entre héritage et innovation. L’exposition valorise aussi la dimension affective et intellectuelle de la collection privée d’Alaïa. Une démarche qui illustre la façon dont un créateur peut préserver et honorer l’histoire de son métier. Par les correspondances proposées, elle invite aussi à réfléchir sur les liens complexes entre inspiration, transmission et création.
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