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Dimanche 19 octobre 2025, le vol survenu au Louvre a entraîné la perte d’une partie des joyaux de la Couronne de France. Au total, ce sont plusieurs pièces d’exception qui ont été volées. Et bien que la couronne de l’impératrice Eugénie ait finalement été retrouvée endommagée, de nombreuses inquiétudes entourent l’avenir des autres bijoux emportés par les malfaiteurs. Voici le détail de ces pièces exceptionnelles, qui font partie de l’histoire de France.
La parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense
Cette parure impressionnante, ornée de saphirs en référence au Bleu de France, comprend un collier, un diadème et une paire de boucles d’oreilles, dont une seule a été dérobée. Le collier se compose à lui seul de huit saphirs de Ceylan d’un bleu intense, accompagnés de plus de 600 diamants anciens, taillés à la main.
À l’origine, la parure comportait également une grande broche, deux petites broches, deux bracelets et un peigne. Les trois broches étaient exposées dans la même vitrine, mais elles n’ont pas été emportées par les voleurs. Le peigne et les bracelets font partie d’autres collections.
La parure d’émeraudes de l’impératrice Marie-Louise
Officiellement, cette parure ne fait pas partie des joyaux de la Couronne car il s’agissait en fait d’un bien personnel de l’impératrice. Elle a d’ailleurs pu emporter ses bijoux avec elle, lorsqu’elle quitte Paris en 1814.
Cette parure spectaculaire de l’épouse de Napoléon se compose d’un collier et d’une paire de boucles d’oreilles. Le collier est orné de 32 émeraudes dont 10 taillées en poires, ainsi que 1 138 diamants, dont 874 en brillant et 264 en rose. Elle a été offerte par Napoléon en cadeau de mariage à sa seconde épouse. Et elle est attribuée à François Régnault-Nitot. Le joaillier français est notamment connu pour avoir été le bijoutier officiel de l’empereur.
Mais lorsqu’elle a rejoint la collection du Louvre, en 2004, la parure d’émeraudes était déjà incomplète. En effet, après le décès de Marie-Louise, c’est son cousin, Léopold II de Habsbourg, qui hérite d’une partie de ses bijoux. En 1953, ses descendants font le choix de vendre deux pièces de la parure d’émeraudes : le diadème et le peigne. Ce dernier est transformé. Mais le diadème intéresse le joaillier Van Cleef & Arpels qui le rachète puis vend les émeraudes séparément. Une collectionneuse américaine achète alors le diadème desserti pour y faire monter des turquoises. En 1966, le diadème ainsi transforme rejoint finalement les collections du musée Smithsonian, où il se trouve toujours.
Le collier et les boucles d’oreilles étaient donc les dernières pièces intactes de la parure d’origine.
Le grand nœud de corsage de l’impératrice Eugénie
Après avoir été vendu en 1887, ce bijou avait finalement été intégré aux collections nationales en 2008. C’est par un Legs fait à la Société des Amis du Louvre que cette pièce historique d’une grande valeur avait trouvé sa place auprès des autres joyaux de la Couronne.
Ce nœud de corsage porté par l’impératrice Eugénie est orné de 2438 diamants et 196 roses. Et on l’attribue à François Kramer, qui était le joaillier attitré de l’impératrice.
La pièce est remarquable par sa finesse et sa grande complexité, comme le fait remarquer le site du Louvre. « Le sertissage d’une extrême virtuosité donne une grande souplesse au nœud et aux glands faisant scintiller les pierres au moindre mouvement. »
Le diadème de l’impératrice Eugénie
Il s’agit sûrement de la pièce la plus emblématique du Second Empire. Ce diadème réunit 212 perles d’Orient, dont 17 poires, 1 998 diamants et 992 roses.
Sa structure est remarquable par sa légèreté, puisqu’elle mêle or et argent doré. En effet, l’argent est doublé d’une feuille d’or au revers, une technique rare. Les cartouches sont dessinées par des feuillages de diamants bordés d’un rang de perles. Cette création a été possible grâce au savoir-faire de Paul-Alfred Bapst, qui fut le dernier joaillier de la Couronne sous le Second Empire.
La broche dite « reliquaire »
Plus modeste par sa taille, la broche reliquaire est pourtant la pièce dont la valeur historique est la plus importante parmi les bijoux volés. En effet, elle a également été réalisée par les ateliers Bapst. Mais l’importance de cette broche réside surtout dans les pierres précieuses qui la composent.
En effet, la broche a été composée avec des diamants portés par Louis XIV. Les Mazarin N° 17 et 18 avaient été offerts au roi par le cardinal Mazarin. Ils forment les deux « ailes » centrales de la broche. Le gros diamant central appartenait également au roi, qui le portait sur ses vêtements. Et il a été monté sur une boucle d’oreille pour Marie-Antoinette avant d’être finalement réutilisé pour cette broche. La valeur historique de chacune de ces pierres est donc d’autant plus dure à estimer.
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