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« Sur les pas de Christian Louboutin »
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Disponible jusqu’au 18 septembre sur le site d’Arte, le documentaire justement nommé « Sur les pas de Christian Louboutin » retrace la trajectoire du créateur de chaussures et sacs à main de luxe. Réalisé en 2019, ce film d’environ une heure se donne pour objectif de saisir son processus créatif. Pour ce faire, la caméra d’Olivier Garouste accompagne Louboutin dans tous ses déplacements, l’enregistrant parler de ses sources d’inspiration comme comme de ses influences lors de ses années d’apprentissage. On découvre ainsi les différents évènements à l’origine du fameux rouge qui fit le succès de la marque. La caméra suit également le développement de l’empire Louboutin des lieux de création jusqu’aux boutiques en passant par l’usine de fabrication. Car, si cet amoureux de l’artisanat se montre peu intéressé par le business plan de son industrie, il intervient dans tous les sujets esthétiques. De la forme des souliers aux décors créés pour les mettre en valeur dans les vitrines de ses magasins, il est partie prenante de l’identité visuelle de la marque à chaque étape.
Mais, au-delà d’une tentative de comprendre les secrets du « succès Louboutin », ce film dessine le portrait d’un homme complexe, féru de travail mais cherchant toujours à préserver son plaisir, certain de l’importance de son activité (le soulier, à l’inverse du vêtement qui se porte, porte la femme, rappelle-t-il) mais souhaitant la pratiquer dans une ambiance légère héritée de ses années Palace. Il donne à voir un homme ne cherchant pas le succès à tout prix mais conscient néanmoins de la liberté offerte par des budgets quasi illimités. Le film présente un créateur aux multiples facettes qui, en cela, est profondément humain, comme le montre également son attachement à ses proches, famille ou amis, mais aussi l’attention portée à ses collaborateurs. Enfin, il trace le portrait d’un personnage libre, refusant de laisser les contraintes techniques dicter ses dessins, préférant rester fidèle à son rêve d’enfant : « je voulais dessiner des souliers que les femmes porteraient ».