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Comme annoncé, la vente aux enchères du tout premier sac Birkin d’Hermès a eu lieu à Paris le 10 juillet. La mise aux enchères, très attendue, s’est conclue par un montant record. Désormais, on ne peut plus ignorer la place des articles de luxe dans le domaine très fermé de la collection. Autrefois principalement centrée sur les œuvres d’art, la désirabilité de pièces iconiques touche désormais le monde du luxe. Et cette nouvelle dynamique dessine les contours d’un luxe encore plus polarisé entre popularité médiatique et pièces rares.
La vente du siècle : le premier Birkin d’Hermès vendu pour 8,6 millions d’euros
Les Carnets du Luxe vous parlaient en juin dernier de la vente aux enchères annoncée pour le premier Birkin d’Hermès. D’après nos estimations, il était raisonnable d’attendre un record de vente pour ce modèle historique. Il a en effet été atteint.
Pour rappel, en 2024, le prix moyen d’un sac Hermès mis en vente chez Sotheby’s était de 212 000 dollars. Ici, ce qui a fait la différence, c’est qu’il ne s’agissait pas d’un sac en édition limitée. Le modèle mis en vente est le premier prototype réalisé par Hermès en amont de la conception du sac Birkin. Un prototype tellement unique qu’il possède sept caractéristiques uniques, qui n’ont jamais été répliquées sur le design commercialisé. Autre caractéristique qui lui confère une valeur à part : Hermès avait offert ce sac à son inspiratrice, Jane Birkin, qui l’a porté pendant des années.
En conséquence, les prix de la vente aux enchères se sont envolés. Et le tout premier Birkin d’Hermès a été vendu pour 8,6 millions d’euros à un collectionneur japonais.
Le luxe, grand vainqueur de ces enchères
Comme l’aurait si bien dit Indiana Jones : « Sa place est dans un musée ». La vente de ce tout premier Birkin rappelle la place majeure prise par certaines maisons de luxe, Hermès en tête. Plus que de simples marques, les maisons parisiennes ont su se hisser au rang d’icônes de la pop culture grâce à la conception d’articles immédiatement reconnaissables et hautement désirables.
En toute logique, cette dimension patrimoniale des maisons françaises se manifeste désormais dans un acte d’achat d’un genre nouveau. Certes, ce n’est pas la première fois qu’un sac Hermès bat des records lors d’une vente aux enchères. Mais ce niveau jamais égalé par le premier Birkin d’Hermès marque un tournant décisif.
La maison Hermès est la grande gagnante : la marque est désormais érigée au rang d’icône intemporelle, bien au-delà de la mode. Et cette vente record conforte un peu plus son positionnement ultra-luxe et exclusif.
Quelles leçons pour le marché de l’art ?
Du côté du marché de l’art, cette vente historique efface définitivement les frontières entre art, luxe et investissement. Elle repositionne aussi le marché des enchères comme miroir des valeurs culturelles contemporaines. Ce qui devrait logiquement redéfinir les priorités des maisons de ventes, avec plus d’enchères thématiques autour de la mode.
Mais cette accélération n’est pas sans poser question. Car le prix record peut aussi engendrer une spéculation accrue autour des sacs de luxe rares. N’y a-t-il pas là un risque de bulle spéculative autour de certains objets de mode ? Sotheby’s et les autres maisons vont certainement devoir freiner ce risque spéculatif en encadrant très strictement l’estimation des articles.