|
|
|
|
Jusqu’au 22 novembre, la Galerie Patrick Seguin dévoile une collaboration inédite entre la maison Saint Laurent et les héritiers de Charlotte Perriand, avec une curation confiée à Anthony Vaccarello. Pour la première fois, quatre pièces rares de la designer française renaissent en édition ultra-limitée. Certaines n’avaient même jamais été éditées. Cette opération dépasse la simple célébration du design. Et elle confirme la stratégie culturelle de Saint Laurent, qui réactive ici la modernité de Perriand à travers le prisme d’un luxe contemporain, rigoureux et sensible.
Anthony Vaccarello tire un trait d’union entre le goût Saint Laurent et le design de Charlotte Perriand
Avec cette édition capsule d’exception, Anthony Vaccarello poursuit le travail d’ancrage culturel engagé chez Saint Laurent. Le directeur artistique de la maison parisienne est un admirateur de longue date de Charlotte Perriand. Et cette admiration était d’ailleurs partagée par Yves Saint Laurent, un collectionneur assidu de l’artiste française. Vaccarello organise donc ici une relecture fidèle mais incarnée de l’œuvre de Perriand.
Chaque pièce est reproduite avec fidélité à partir de dessins d’archives ou de maquettes originales. Un travail méticuleux qui souligne le souci du détail, un point commun entre design et couture. Et qui rend parfaitement compte de la singularité de chaque pièce de mobilier.

Dans la Bibliothèque Rio de Jaineiro,en palissandre et cannage, Perriand convoque la chaleur du Brésil de 1962, entre artisanat amazonien et lignes radicales. La Banquette de la Résidence de l’ambassadeur du Japon, monumentale et flottante, expose pour sa part une compréhension profonde du langage esthétique nippon. Quand au Fauteuil Visiteur Indochine ou à la spectaculaire Table Mille-Feuilles, ils soulignent la capacité de Perriand à fusionner la modernité européenne, la mémoire asiatique et un sens personnel de l’innovation.
Une édition limitée, entre transmission et ultra-luxe
Deux particularités dans cette édition limitée : tout d’abord, certaines pièces ne sont proposées qu’à 8 exemplaires. Et d’autre part, certains meubles n’avaient jamais été édités auparavant. L’ambition de cette collaboration dépasse donc la simple reconstitution historique. Et il s’agit bien d’une approche ultra-luxe de l’univers du design.
Pour autant, ce principe de rareté n’est pas un simple artifice. Et d’une certaine façon, il prolonge l’approche de Charlotte Perriand. Car elle défendait un usage raisonné des matériaux nobles, le respect absolu du geste et la minutie de la construction. La Table Mille-Feuilles en est le parfait symbole. Elle se compose en effet de 10 couches alternées de bois clair et sombre, et d’un plateau biseauté creusé de cercles concentriques. Sa complexité artisanale avait toujours empêché sa production. Cette première édition en dit donc long sur l’engagement de Saint Laurent, qui souhaite s’imposer comme un acteur culturel respectueux du travail des artistes. Au passage, la maison livre sa vision du luxe contemporain : un écosystème qui ne se contente pas de produire, mais de faire sens.
À lire aussi :
