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Jusqu’au 20 octobre, la Galerie du 19M s’installe au 52ᵉ étage de la Mori Tower, à Tokyo. Elle y présente Beyond Our Horizons. L’exposition est une invitation immersive à découvrir les Maisons d’art de Chanel et leurs savoir-faire d’exception. Le tout sous le prisme d’une rencontre culturelle franco-japonaise.
Cette exposition allie techniques traditionnelles et expérimentations contemporaines. Et elle fonctionne comme un véritable pont symbolique entre Paris et Tokyo, mais aussi entre art et artisanat. L’occasion d’interroger la question du rayonnement culturel des métiers traditionnels du luxe français à l’ère de la mondialisation.
Une vitrine de l’artisanat français
Depuis septembre dernier, l’installation de la Galerie du 19M à Tokyo est une démonstration de force du soft power de Chanel. Car il ne s’agit pas seulement de montrer un savoir-faire, mais bien de revendiquer une filiation avec l’excellence de l’artisanat français. Les chiffres en sont d’ailleurs la preuve. Car Chanel a pu s’adosser sur le savoir-faire des 11 maisons d’art du 19M et leurs quelque 700 artisans pour donner vie à cette exposition.
L’exposition se veut « ouverte à tous, libre, inspirante et ludique ». Et cette approche cherche à garantir le maximum de visibilité auprès du public local pour les différentes spécialités présentées. Broderie, plumasserie, ornements, orfèvrerie, modisterie et couture, bien sûr, structurent l’exposition. Et le parcours souligne à quel point ces métiers d’art sont une composante à part entière du patrimoine vivant français. Un patrimoine que Chanel souhaite exporter pour mieux le faire connaître.
Dialogue culturel et hybridations créatives
Comme elle l’avait déjà fait à Dakar, lors de sa précédente itinérance, la Galerie du 19M ne se contente pas d’exposer. Elle entame aussi un dialogue avec les savoir-faire locaux. Beyond Our Horizons propose donc un jeu de miroir artistique entre les maisons d’art françaises et les artistes nippons. Le comité éditorial souligne que cette collaboration vise à dépasser « les différences linguistiques, techniques et générationnelles ».
Ce métissage temporaire fait entrer en résonance la rigueur des ateliers français avec l’esthétique japonisante du raffinement. Le trait d’union ? Une même sensibilité au matériau. Le parcours de l’exposition invite le visiteur à explorer non pas une juxtaposition de deux visions, mais plutôt une co-création.
Le 19M comme plateforme de rayonnement pour Chanel
Cette implantation temporaire du 19M à Tokyo doit aussi se lire comme un jalon stratégique pour Chanel. En effet, la maison de luxe française cultive des liens étroits et anciens avec le Japon. Et dans une année de tension économique mondiale, elle les réactive avec subtilité.
Du vivant de Gabrielle Chanel, le goût de la maison se portait déjà vers l’Asie. Et plus particulièrement vers la Chine, pays d’origine des paravents laqués de Coromandel qu’affectionnait mademoiselle. Mais dès 1978, Chanel a réussi à créer une relation avec Tokyo, où elle a présenté un défilé de mode. Depuis, de nombreux événements ont régulièrement ramené Chanel au Japon. En 2004 notamment, la ville de Ginza a été choisie pour accueillir la première exposition des Métiers d’art hors de France. Ce nouveau chapitre devrait encore consolider l’ancrage de Chanel au Japon.
Prochain rendez-vous pour les artisans de Chanel : le défilé des Métiers d’Art aura lieu à New York le 2 décembre prochain.
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