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La maison Christian Dior a annoncé en fin de semaine dernière le départ de Maria Grazia Chiuri. Durant neuf ans, la styliste italienne a su insuffler un nouveau dynamisme à la maison française. Et son apport dépasse largement le seul cadre de la couture. Car à l’heure du bilan, c’est aussi son engagement culturel qui ressort. Et l’empreinte qu’elle laisse derrière elle évoque avant tout un engagement en faveur de la création au féminin.
Maria Grazia Chiuri : la première femme à la tête de Dior
Dès 2016, Maria Grazia Chiuri marque l’histoire. Elle devient la première femme à diriger la création chez Christian Dior. Et très vite, son ambition dépasse les attentes traditionnelles de la haute couture.
Avec elle, la mode devient un manifeste. Sa première collection affiche le ton : un t-shirt blanc, devenu culte, proclame « We Should All Be Feminists ». Le message est clair. La mode, chez Chiuri, s’exprime et s’engage.
Avec son départ, c’est une page cruciale qui se tourne dans la maison de l’avenue Montaigne. Maria Grazia Chiuri revient elle-même sur son bilan. « Après neuf années, je quitte Dior, ravie d’avoir eu cette opportunité extraordinaire. […] Je suis particulièrement reconnaissante pour le travail accompli par mes équipes et les ateliers. Leur talent et leur savoir-faire m’ont permis de concrétiser ma vision d’une mode féminine engagée, en dialogue étroit avec plusieurs générations d’artistes femmes. Ensemble, nous avons écrit un chapitre remarquable et marquant, dont je suis immensément fière. »
L’art au cœur des défilés
Puis viennent les collaborations. Audacieuses. Visionnaires. Avec l’artiste Judy Chicago, elle imagine pour le défilé haute couture printemps-été 2020 une immense installation. La scénographie rend hommage à la puissance féminine. D’autres suivront : Marta Roberti, Eva Jospin, ou encore Elena Bellantoni.
Chaque saison, les podiums Dior deviennent des scènes culturelles. La couture dialogue avec l’art, l’histoire, et surtout avec les femmes. Et la maison Dior prend l’habitude d’ouvrir ses scénographies au public pour partager plus largement ces oeuvres inédites.
Un engagement éthique en faveur du savoir-faire
Mais son engagement ne s’arrête pas là. En Inde, elle soutient la Chanakya School of Craft, une école dédiée à la formation de femmes dans les arts textiles.
Broderies, tissages, artisanat traditionnel : Maria Grazia Chiuri valorise les mains derrière la beauté. Et sous sa direction, Christian Dior est devenue une maison profondément humaine, engagée et responsable.
Un héritage déjà capturé à l’écran
Le 8 mars dernier, Journée internationale des droits des femmes, Loïc Prigent dévoilait son documentaire : Her Dior. Un film disponible en exclusivité sur la chaine YouTube de Dior pour mieux saisir l’impact du travail de Maria Grazia Chiuri.
Le documentarisme français y retrace l’évolution des collections féminines sous la houlette de la styliste italienne, à travers un prisme résolument féministe. Le film souligne aussi le rôle moteur des collaborations artistiques et culturelles, orchestrées par Chiuri. Dans son sillage, la directrice artistique a participé à un mouvement de fond pour valoriser la création au féminin. Et marqué de son empreinte l’histoire de la maison Dior.